Et si on vous proposait de voler, comme si vous étiez un oiseau, sans un entrainement sportif de haut niveau, que diriez-vous ? Quand Daniel BARBAZA, le président du club de vol à voile (c’est le nom qu’on donne à la pratique du planeur), m’en a parlé, je n’ai pas hésité ! En quelques minutes le rendez-vous était pris au Centre Vélivole d’Auch à l’aéroport, à la sortie d’Auch sur la route d’Agen. Vous me suivez ?

Un sport magnifique accessible à tous

On m’avait prévenu qu’il y avait une compétition le jour de ma venue, alors j’étais là avant l’heure, en curieuse que je suis. Ou peut-être histoire de me mettre dans l’ambiance, ou de me rassurer…

C’est vrai, quand je les aperçois dans le ciel, les pieds bien sur terre, cela me parait fluide, tranquille, mais de là à me dire que je vais être à leur place dans quelques minutes, d’autres sentiments m’animent.

Une dame semble patienter, je lui demande si elle vole (oui), un monsieur s’affaire près d’un planeur côté piste, des jeunes vont et viennent sous le hangar où on m’a dit d’attendre. Les compétiteurs sont dans les parages, je tends l’oreille et je commence à leur poser quelques questions…

Aujourd’hui ils ont tous moins de 20 ans, ils viennent des clubs de la Région Occitanie.

En fait, le vol à voile est un sport qui se pratique dès 13 ans (le gabarit de l’enfant a une importance, du fait de la taille du parachute de secours), puis c’est seulement à 14 ans que l’ado peut être ” lâché ” seul, sous la surveillance d’un instructeurÀ 16 ans, après l’acquisition du brevet de pilote (une épreuve théorique et un vol d’environ 1h), les ados peuvent voler en toute autonomie ! Pas belle la vie ?

Il y a des compétitions toute l’année. Le but d’une épreuve est de valider un circuit, un peu comme une course d’orientation en l’air. Le circuit mène le compétiteur de point (GPS) en point, et il a 3 options pour valider son circuit, développons un peu :

  • chaque point est formalisé sur la feuille de route des pilotes par un point et un cercle qui l’entoure (carte en photo ci-dessous)
  • le pilote peut valider son circuit en rentrant dans le cercle ou sur sa bordure (la note attribuée varie selon sa géolocalisation enregistrée au moment où il valide)
  • il doit réaliser le circuit dans un temps minima indiqué (s’il va trop vite, il est pénalisé)
  • à l’issue du vol, un classement cumule tout un tas d’indicateurs embarqués sur une sorte de puce numérique remise par les participants à l’arrivée. Difficile de savoir qui remportera, avant que l’application numérique n’ait mouliné…

Au fil de nos échanges, d’autres personnes se greffent à notre petit groupe intergénérationnel : ce sont des bénévoles présents pour aider à l’organisation de la compétition, ils voleront pour le plaisir en fin de journée. C’est hyper convivial, tout le monde répond à mes questions de bon cœur : on sent que la passion est partagée ! En résumé :  un sport individuel qui se pratique en groupe ?

Vraiment, c’est un bon moment que j’ai passé là.

Matériel et conditions

Pour pratiquer le planeur pas besoin d’un entrainement sportif de haut niveau, la plupart des personnes s’y adonnent en loisirs, une fois leur visite médicale aéronautique validée.  Ils nous confient préférer un repas plutôt léger et bien s’hydrater avant le vol (pour le repas gascon, ce sera pour après OK ?).

Il existe plusieurs tailles de planeurs : en largeur ils mesurent maximum 26 mètres.

Un monoplace pèse 250 kilos, un biplace 450. Ici au club d’Auch on vole en moyenne à 1 500 mètres d’altitude avec parfois des montées exceptionnelles à 2 300 mètres. En comparaison, sur les Pyrénées voisines, les vols montent à 9500 mètres d’altitude.

Pour pouvoir voler, il faut des courants ascendants : les planeurs sont équipés d’instruments de mesurer plusieurs indicateurs : l’altitude, la vitesse et le taux de montée. En termes de ressources humaines, le club dispose d’un ” Chef pilote instructeur “, c’est obligatoire les jours de compét’ : c’est lui qui donne les départs, par exemple.

Prêt, feu, volez !

Ça y est mon tour approche. Je n’ai pas pris ma casquette, on me prête un chapeau… C’est Daniel, le président, qui m’embarque dans la “golfette ” pour rejoindre mon biplace sur la piste d’envol. Guillaume nous attend et me souhaite la bienvenue. Il sera mon pilote, bref mon meilleur ami pour les minutes qui suivent. Il commence par attraper un parachute qu’il met sur lui pour faire une démo très pédagogique de son port et de son utilisation, si jamais il y avait besoin. Puis, il m’équipe du mien, d’un ton toujours rassurant.

Si je ne me sens pas bien, il faut que je le prévienne : ce n’est pas un problème, je fais mon baptême et l’objectif est que le moment reste un plaisir et un bon souvenir. Il me montre les fenêtres du planeur, son intérieur ma place (au premier rang ce sera moi ! Je n’aurai rien à faire, si ce n’est ouvrir la fenêtre si par cas je me sentais mal). Daniel prend le relais pour me donner la technique afin de monter à bord et me caler confortablement dans mon siège. Voilà, j’y suis, nous y sommes ! Guillaume me donne quelques infos sur les manettes qui vont s’activer autour de moi, pour que je ne sois pas surprise.

Un jeune du club nous suit depuis le départ, ce jour-là il est dévoué à l’accrochage du câble de l’avion-remorqueur au planeur. ” Enclenche ” : ” OK “, ” verrouille ” : ” OK ” ; mon pilote ferme l’engin, on s’envole !!!!

À voir les autres s’envoler, j’avais eu l’impression que ça tapait sur le sol au départ, quand l’avion encore à terre nous tire ; pas du tout finalement. Très vite ça glisse, ça gliiiiisse. Guillaume m’explique tous les cadrans que je vois devant moi, et tout ce qu’il fait, ou va faire. Le temps de monter en altitude, il maintient le planeur statique. Au bout de quelques instants, la balade dans les airs commence vraiment.

Quel pied de voir ma ville depuis le ciel, je veux repérer la cathédrale, l’Escalier monumental, le Dôme de Gascogne… La rivière et les stades sont mes repères.

Hop, je reconnais le château de Montégut aussi ! Au bout d’un moment, ce que je vois de là-haut n’est plus en relief, mon pilote m’explique que c’est normal aux environs des 900 mètres d’altitude.

Je lâche mon appareil-photos pour profiter pleinement des sensations. C’est très agréable : pas le moindre bruit, zéro, niet ! J’ai l’impression d’être dans un nuage… Le pilote s’assure régulièrement que je vais bien. Je vais bien.

Je repense à la dame croisée un peu plus tôt, qui vole en biplace avec son mari, elle me disait qu’elle se sentait comme dans le ventre d’un oiseau, ” je m’endors des fois, quand on vole longtemps “, s’amuse-t-elle. Parce que oui, on peut voler 6h, 7h si les conditions le permettent. Et ce jour-là, elles étaient fabuleuses, ont dit les connaisseurs.

Après avoir approché Lavardens et son imposant Château, un de mes villages favoris (classé parmi Les plus Beaux Villages de France), nous faisons demi-tour, il est temps de laisser la place aux jeunes qui ont réservé pour leur baptême eux aussi. Je vais moins bien, ça tombe bien.

Nous faisons demi-tour, Guillaume fait son check-up comme au départ (j’entends mais je ne comprends rien à son langage, comme une répétition : c’est un moyen mémo technique au moment de décoller et d’atterrir dans les règles de l’art). Quand vient l”atterrissage, ça bouge un peu contrairement à mon départ, mais rien d’anormal.

Mon pilote, toujours très attentionné, ouvre la bécane, quant à moi je respire et je reste assise un instant avant de m’empresser me réjouir de ce vol auprès de Daniel et mon ami qui m’accompagnait ! Les prochains clients sont là, concentrés et impatients à la fois.

Réservez votre vol

Vous pouvez faire votre baptême en planeur vous aussi. Le centre vélivole vous accueille tous les après-midis, toute l’année, à condition d’avoir réservé. Ce vol d’initiation dure 30 minutes, mais prévoyez du temps, il peut y avoir quelques décalages.

Si ça vous plait, vous pourrez compléter par la formule ” Apprendre à la carte ” : les forfaits durent d’un jour à six jours, vous serez actif et vivrez une expérience unique au club : une belle idée de cadeau, ou de vacances.

Si vous devenez ” addict ” et que vous voulez voler toute l’année au départ d’Auch, alors la cotisation au club sera la meilleure formule. Vous serez alors un des 80 membres auprès d’une moyenne de 25 jeunes de moins de 25 ans. Le club enregistre une moyenne de 2 500 h de vol par an. Le club d’Auch forme et délivre toutes les qualifications pilote et instructeur planeur. 

Plus d’informations et réservations
CENTRE VELIVOLE D’AUCH
Aéroport Auch – Gers
05 62 63 23 55 – contact@planeurs.net
Page Facebook : @centrevelivoleauch
www.planeurs.net

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Sabine

Le 7 août 2019