Le Musée des Amériques-Auch propose à ses visiteurs de prendre un ticket pour un voyage dans le temps et l’espace, et leur dévoile des trésors de l’Egypte des Pharaons .

Le leg du conservateur

C’est au début du XXe siècle que Charles Palanque, après avoir réalisé plusieurs « campagnes » en Egypte, revient à Auch, sa ville natale, où il est nommé conservateur du musée. Membre de l’Institut français d’archéologie du Caire, avant son retour dans le Gers, il participe aux fouilles des environs d’Abou-Roash, à El Deir, du monastère copte de Baouit et dans la nécropole d’Assiout. Il se constitue une collection égyptienne composée de plus de 300 pièces qu’il lègue à la ville d’Auch.

Sarcophage momiforme

Bois stuqué polychrome – époque Ptolémaïque (331 à 30 av. J.-C.)

Le rite des momies en Egypte pharaonique

Dès le IIIe millénaire av. J.-C., les croyances liées à une vie après la mort se répandent en Egypte. Réservée durant l’Ancien Empire aux rois puis aux notables, la momification des corps avait pour but d’assurer au Bâ (âme) et au Ka (énergie vitale) du défunt de réintégrer un corps préservé pour la vie éternelle.

Une fois les viscères prélevés et déposés dans des vases canopes (sauf le cœur considéré comme le siège de la conscience), la dépouille était lavée et l’abdomen rempli de substances parfumées (myrrhe, cannelle). Une fois refermée, elle était séchée dans du natron (sel naturel) pendant 70 jours puis enveloppée dans des bandelettes de lin collées à la gomme.

La momie était ensuite enfermée dans un sarcophage qui lui procurait, avec le tombeau, l’ultime protection dont elle avait besoin. Les formules magiques inscrites sur les parois lui permettaient d’accomplir son voyage vers l’au-delà et lui assuraient sa survie.

Le sarcophage

La partie supérieure du couvercle représente le visage idéalisé du défunt coiffé de la perruque traditionnelle, le cou paré d’un large collier ousekh. Sur le dessus du corps on devine le dessin d’une amulette en forme de scarabée ailé et au-dessous la présence de la déesse Isis ailée destinée à protéger le défunt.

Au dos du cercueil, la peinture très bien conservée montre la déesse Maât (de la justice et de la vérité) reconnaissable par la plume d’autruche qu’elle porte sur la tête. C’est cette même plume qui permet à la déesse de soupeser le cœur des morts, siège de la conscience pour les égyptiens, lors de la scène du jugement. Si le cœur est égal à la plume, le défunt a le droit d’accéder aux “champs d’Ialou” (paradis). S’il est plus lourd ou trop léger, le défunt est mangé par la “Dévoreuse”. Sur la représentation, Maât, qui protège le défunt et lui assure une renaissance dans l’au-delà, est entourée de deux déesses-serpents représentant les déesses tutélaires de Haute-Egypte (Nekhbet) coiffée de la couronne blanche, et de Basse-Egypte (Ouadjet) ceint de la couronne rouge.

Le mythe d’Osiris

Osiris régnait sur Terre avec bonté et justice. Son frère Seth, voulant prendre sa place, l’enferma dans un sarcophage qu’il jeta dans le Nil. Isis, son épouse, retrouva le cadavre mais ne put longtemps le dissimuler à Seth qui, déterminé à le faire disparaître, découpa le corps de son frère en 14 morceaux qu’il dispersa dans toute l’Egypte. Reprenant sa quête, Isis retrouva les membres de son époux et fit appel au dieu Anubis, à tête de chien, pour l’aider à reconstituer le corps, puis à sa sœur Nephtys pour le ramener à la vie.

Ainsi ressuscité Osiris allait devenir le souverain du royaume des morts et de la renaissance, et présider le tribunal qui décidait l’admission du défunt dans l’au-delà. Après un long combat contre Seth, qui voulait dominer l’Egypte, Horus, le fils d’Osiris, allait régner sur le monde des vivants et Anubis devenir le patron des embaumeurs.

Dans l’iconographie, Osiris est représenté sous la forme d’une momie, les bras croisés sur la poitrine portant le sceptre et le fouet, et coiffé de la couronne de la haute Egypte encadrée par deux plumes d’autruche.

EN SAVOIR PLUS
Site internet : Musée des Amériques – Auch
Tarification : Plein tarif : 6 € / Tarif réduit : 3 € / Gratuit pour les moins de 18 ans
Adresse : 9 rue Gilbert Brégail – 32000 Auch
Téléphone : 05 62 05 74 79

Patrimoine & Culture

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Sylvain

Le 31 janvier 2015